Le sceau, signature old school-cool japonaise

Savez-vous qu’au Japon on n’utilise pas la signature manuscrite pour personnaliser un document mais plutôt un sceau à l’ancienne ? Il y a en effet tout un protocole à suivre lorsque l’on souhaite  authentifier un document officiel, une transaction, ou simplement signer un lettre et j’avais envie de vous en parler dans cet article.

Oui, quand on jette un œil aux documents officiels, on s’aperçoit qu’ils présentent toujours un petit tampon rouge avec des caractères japonais dans un coin du papier, c’est valable par exemple pour les billets de banque.
Moi qui aime bien les petits trucs un peu gadget ça a très vite attiré mon attention et j’en suis rapidement venu à la conclusion qu’il ne s’agissait pas d’un gadget, justement.

L’histoire de ce tampon ou inkan (印鑑) remonte aux balbutiements de l’écriture en Chine (au moins depuis le 10 ème siècle avant Jésus Christ selon les historiens), lorsque les empereurs Chinois souhaitaient signer leurs actes officiels dans une société très bureaucratique et excessivement portée sur la paperasse. Puis de par l’influence de cette civilisation l’utilisation du sceau s’est répandu dans toute l’Asie et surtout en Corée et au Japon, des pays qui ont été fortement imprégnés par la société chinoise, au point de finir par être adopté par l’ensemble de la population lettrée de ces régions.
De nos jours, c’est l’inkan qui fait office de signature personnelle au Japon et du coup, comme vous vous en doutez, tout le monde se balade avec son petit tampon personnalisé.

Il faut d’ailleurs savoir que la fabrication des tampons est soumise à des critères précis, dépendants notamment du type de matériau utilisé (du bois, du bambou, mais aussi de l’argent, de l’or, ou encore du plastique) et surtout de la qualité graphique du sculpteur : plus un caractère sera gravé avec finesse, plus il donnera de la valeur au tampon. On considère que la fabrication d’un inkan s’apparente à de la calligraphie, un art primordial au Japon, aussi tout le monde ne peut-il pas s’improviser sculpteur.
Il faut également savoir que la qualité du sceau est l’un des éléments qui déterminera son utilisation. En effet, il existe 4 types d’inkan (Sources Wikipedia) :
Le Jitsu in, un sceau enregistré juridiquement pour toute la paperasse officielle (achat d’une maison, mariage, etc).
Le Ginko in, enregistré auprès de sa banque afin d’authentifier une transaction financière. Ce tampon tend à disparaître avec la généralisation des transactions électroniques via internet, mais de nombreuses personnes l’utilisent encore (et puis le système bancaire japonais marche encore pas mal à l’ancienne de toute façon…)
Le Mitome in, qui lui représente ce qui se rapproche le plus de notre signature manuscrite, utilisé pour signer un document, retirer un colis, etc.
En option le Gago in utilisé par les artistes pour signer leurs œuvres graphiques types tableaux, estampes, etc.

De manière générale, il est nécessaire d’investir des sommes importantes pour les deux premières catégories d’inkan, c’est très variable mais le minimum doit tourner aux alentours des 100 ou 150 euros/pièce pour le bas de gamme.
Pour la troisième catégorie, pas besoin de trop se fouler, on en trouve même des tout prêts en plastique (un peu comme les bracelets cheap à notre nom qu’on achète dans les boutiques de souvenirs en vacance d’été) dans les « hyaku yen shops », équivalent de nos magasins « tout à 2 euros ». Sinon comptez 20 à 50 euros pour un petit inkan sympa en bois par exemple.

Je ne vais pas rentrer dans le détail, mais le type d’encre utilisé et même la façon de tamponner un document ont leur importance. Pour en savoir plus, consultez l’article Wikipedia fourni plus haut.

En tant qu’étranger on nous pardonne le fait de ne pas posséder d’inkan pour la vie de tous les jours, et on nous propose généralement de fournir notre signature lorsque l’on doit personnaliser un document, voire même dans une bonne partie des cas la simple transcription de notre nom et prénom en alphabet occidental (c’est comme ça que j’ai signé l’ouverture de mon compte bancaire par exemple).
Par contre, dès qu’on veut toucher à la paperasse officielle ça devient plus compliqué et de nombreuses banques ou administrations rendent obligatoire l’utilisation d’un inkan personnalisé. Si les Japonais peuvent trouver relativement facilement des tampons déjà sculpté à leur noms dans les boutiques dédiées pour des prix plus réduits, il est nécessaire pour un étranger de faire fabriquer sur mesure son propre inkan en caractère japonais (katakana).

Evidemment, trouvant ce truc vachement cool je me suis décidé à en commander un à mon nom, utilisable pour faire joujou mais pas pour la vraie paperasse, on verra ça au moment du mariage 😀
La transcription d’un nom étranger sur un inkan restant relativement marginale au Japon, ça fait pas mal rire les copains et les copines locaux mais au moins je me sens super intégré.

La bête en image :

Inkan-01

La classe ou pas?

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